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jeudi 12 juin 2008

Ligne Paris-Granville : la coupe est pleine !

Mercredi 11 juin. Le train parti à 18h20 de Montparnasse-Vaugirard à destination d’Argentan ralentit puis s’arrête en gare de Montfort-Lamaury où il n’est pas censé faire de halte. Il est un peu plus de 19 heures. Au bout de quelques minutes, le contrôleur annonce qu’une grosse branche d’arbre est tombée sur une caténaire, paralysant les trains de banlieue qui nous précèdent sur la ligne (jusqu’à Dreux). Quelques minutes plus tard, il précise que les réparations vont durer au moins deux heures…

Dans le train, les passagers se résignent, habitués qu’ils sont des péripéties lors de leurs parcours sur cette ligne. Une camionnette-pizzeria garée sur la place devant la gare fait fortune avec la horde de passagers qui descendent pour, au moins, pouvoir se réconforter autour d’une pizza-party improvisée dans les wagons.

Les contrôleurs ne font plus d’annonces micro mais longent le train pour répondre comme ils le peuvent aux questions des passagers, qui commencent à trouver le temps long. De deux heures, l’estimation du temps de réparation passe à trois heures, puis à une durée indéterminée. On nous annonce que la SNCF fait le nécessaire pour que nous soyons pris en charge. Effectivement, vers 21h30, un car arrive, dans lequel on nous incite à monter car il doit nous emmener jusqu’à Dreux où d’autres solutions seront envisagées.

Confiants, nous sommes une vingtaine à monter dans ce car (les autres choisissant de rester dans le train jusqu’à ce qu’il reparte). Nous arrivons devant la gare de Dreux un peu après 22h00 et là, SURPRISE : le hall de la gare est bien allumé, mais tous les rideaux de fer sont descendus, toutes les portes sont fermées et nous ne trouvons aucun interlocuteur pour répondre à nos questions. Deux alternatives pour nous : soit nous résigner et attendre, dans ce hall de gare, l’éventuelle réparation nocturne et le passage (à une heure inconnue) de notre train ; soit nous débrouiller seuls pour trouver un moyen de regagner nos domiciles. Nous sommes une dizaine à choisir la seconde solution et négocions avec un taxi qu’il nous ramène à Verneuil et à L’Aigle. Mais nous sommes confrontés à un autre problème : trois très jeunes gens (16-17 ans, dont une jeune fille) doivent rejoindre le centre équestre où ils suivent une formation, près d’Argentan. Pour eux, pas question de débourser plus de 200 euros (même à trois) pour prendre un taxi. Pour nous, il est hors de question de les laisser seuls dans ce hall de gare. Nous appelons donc Police secours qui offre de les prendre en charge pour les emmener là où ils doivent aller… Ce problème résolu, nous partons dans notre taxi et arrivons à la gare de L’Aigle à 23h50 où un agent attend patiemment des nouvelles des trains de la soirée qui ne sont pas passés…

Nous avons appris ce matin que, finalement, notre train est arrivé en gare de L’Aigle à 01h00 du matin (soit avec cinq heures de retard). Il y a donc fort à parier que, à nos futures demandes d’explications et de dédommagements, la SNCF va répliquer qu’elle a assuré la réparation du problème technique et que nous n’avions qu’à attendre dans notre train…

Ce qui est inadmissible dans cet énième incident, n’est pas le fait de l’accident lui-même (bien que je croyais que la SNCF ou le Réseau ferré français faisait le nécessaire pour supprimer tous les arbres susceptibles de tomber sur les voies…). C’est l’attitude totalement irresponsable de la SNCF qui, à chaque incident, se révèle incapable de gérer les imprévus et qui, hier soir, n’a strictement rien fait pour que les usagers (réguliers ou ponctuels de la ligne) puissent rejoindre leur destination à une heure décente. D’une part le car soi-disant affrété pour nous était en fait une navette régulière dont la destination finale était Dreux, un point c’est tout. D’autre part, le fait de nous inciter à monter dans ce car révélait bien une incertitude des services techniques quant aux possibilités de réparation. Pourquoi, dans ce cas, rien n’a-t-il été prévu pour les voyageurs qui allaient au-delà de Dreux ? Enfin, le fait qu’à Dreux, nous n’ayons trouvé aucun agent, aucun chef de gare est proprement inacceptable. Il y avait forcément des personnes qui travaillaient à cette heure dans cette gare puisque les trains, une fois la réparation de la caténaire effectuée, étaient censés s’y arrêter. Comment se fait-il que personne ne soit sorti nous aider à trouver des solutions ?

La renaissance de l’association des usagers de la ligne Paris-Granville n’est pas dûe au hasard ni à la fantaisie. Il est plus que jamais indispensable que toutes les personnes qui voyagent sur cette ligne se regroupent pour faire face à l’incompétence et au mépris total dont la SNCF fait preuve à notre égard.

Anne Roulier
Abonnée et usagère quotidienne du tronçon L’Aigle-Paris-L’Aigle depuis plus de 3 ans.

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